Stupeur ce week-end alors qu’on apprenait que le Comité international paralympique prenait, au contraire du CIO, une position forte après la publication du rapport McLaren en excluant tout simplement tous les athlètes russes des Jeux Paralympiques qui s’ouvrent le 7 septembre à Rio. Une décision prise à l’unanimité, et ce malgré les regrets exprimés par Philip Craven, président de l’IPC.
« C’est très lourd à porter, mais nous le devions, pour le bien du mouvement paralympique. (…) J’ai la plus grande sympathie pour les sportifs russes qui vont rater les jeux Paralympiques de Rio (…) Tragiquement, il ne s’agit pas de sportifs qui se jouent d’un système, mais d’un système d’Etat qui triche avec les sportifs. »
Si du côté du CIO, l’attitude a plutôt été à l’apaisement avec pour résultat une situation qui paraît plus proche du compromis que d’une sanction, du côté de l’IPC on n’y a pas été par quatre chemins. « Je pense que le gouvernement russe a catastrophiquement laissé tomber ses sportifs paralympiques. Leurs médailles dénuées de toute morale me dégoûtent. » Les mots de Philip Craven sont durs, mais témoignent de l’ampleur des révélations auxquelles le comité annonce faire face.
Les équipes du professeur McLaren auraient ainsi transmis une liste de 35 noms de sportifs paralympiques dont les échantillons ont été transformés pour devenir négatifs. Depuis lors, 10 nouveaux cas auraient été révélés, et une nouvelle analyse de l’ensemble des échantillons des athlètes paralympiques russes à Sotchi laissent planer l’ombre de nouvelles révélations. Devant ce risque, le Comité international paralympique a décidé de prendre les devants, profitant peut-être de l’expérience malheureuse du CIO qui s’est littéralement embourbée dans des dossiers complexes à quelques heures de l’ouverture des Jeux.
Du côté russe, on dénonce une décision inhumaine, politiquement motivée et qui constitue une trahison à l’égard des Droits de l’Homme. Vladimir Loukine, le président du Comité paralympique russe, a déjà annoncé qu’il allait saisir le Tribunal d’arbitrage du sport. S’agissant cette fois-ci d’une décision globale, la matière devrait être cette fois plus simple à gérer pour le TAS qui s’apprête donc à remettre les gants afin de déminer une situation bien tendue. Mais après tout, le temps ne presse pas : les Jeux Paralympiques ne commencent que dans 3 semaines … Quoiqu’il arrive, à Rio, l’olympisme et ses valeurs auront pris un sacré coup.
Partager cette page