L’organisation de la Coupe du Monde de football, attribuée il y a 4 ans au Qatar ne finit plus de faire parler d’elle. Il faut que cela cesse et qu’un vote de la FIFA soit réorganisé au plus vite.
Il faut revoter parce que les soupçons de corruption sont trop forts
La Coupe du Monde 2022, si elle devait être organisée au Qatar, en tout cas dans ces conditions, resterait à jamais marquée par le soupçon. Certains intervenants ont d’ailleurs déjà été sanctionnés pour leurs interventions répréhensibles dans ce dossier, dont le Qatari Mohammed Bin Hammam. D’autres le seront sûrement.
La FIFA a organisé un audit interne, confié à Michael Garcia, duquel il ressort, pour le moins, que le dossier ne saurait être classé sans suite et ce malgré tous les efforts de la FIFA pour l’enterrer.
Par conséquent, quand des fraudes sont constatées, que des soupçons de corruption pèsent si fortement sur l’attribution de cette compétition, qu’un rapport interne de la FIFA tendrait de surcroît à démontrer, comment ne pas procéder à un nouveau vote ?
Trop peu nombreuses sont en tout état de cause les voix s’élevant aujourd’hui pour demander à la FIFA de remettre l’attribution de cette Coupe du Monde au vote. Le silence de la France et de la Fédération Française de Football (FFF) est à cet égard assourdissant. Heureusement, l’Allemagne et l’Angleterre n’ont de cesse ces derniers mois de rappeler à la FIFA ses obligations de transparence.
Il faut revoter parce que le choix opéré par les votants a été tronqué
Au-delà de ces problématiques de corruption, il faut également rappeler que le dossier d’attribution de cette Coupe du Monde était basé sur un cahier des charges clair, contenant entre autres des dates auxquelles la compétition devait être organisée.
Or, comment ne pas s’interroger dorénavant sur la validité de ce processus juridique ? Le dossier de nos amis Qataris aurait-il obtenu une quelconque majorité des membres votants de la FIFA s’il avait été clairement établi, d’emblée, que la Coupe du Monde qu’ils proposaient d’organiser ne pourrait pas se tenir aux dates convenues, à savoir du 12 juin au 10 juillet 2022? Probablement pas.
Des pays candidats auront donc concouru pour l’organisation de la Coupe du Monde 2022 en tenant compte de règles du jeu qui, une fois le vote organisé, changèrent du tout au tout. Dans quel système juridique peut-on aujourd’hui justifier de tels comportements ? La France et ses entreprises s’en accommoderaient-elles ? Bien sûr que non ! Ce serait à bien des égards juridiquement condamnable. Et pourtant, ni la France, ni la FFF ne semblent s’en émouvoir.
Il faut revoter parce que de nouvelles dates mettraient des sponsors et d’autres compétitions en danger
La FIFA doit également faire face à ses sponsors dont certains se sont engagés sur un dossier qu’ils croyaient clair : ils achetaient des droits de retransmission, une visibilité, ou s’engageaient plus généralement dans le cadre d’accords commerciaux qui concernaient une compétition devant se dérouler au cours de l’été 2022.
Or, ceux des sponsors que la mauvaise gouvernance de la FIFA n’a pas encore fait fuir, s’interrogent aujourd’hui ouvertement sur la suite à donner à leurs engagements en question. Une Coupe du Monde en hiver, voire en mai, serait-elle aussi attrayante pour les téléspectateurs qu’une Coupe du Monde en été ?
Si elle devait avoir lieu en hiver, quid des JO d’hiver organisés quasi aux mêmes dates et de l’impact de cette coexistence sur le nombre de téléspectateurs et sur la visibilité des sponsors finançant ces deux compétitions?
Quid du coup de la validité des contrats signés par la FIFA avec ces derniers ?
Qu’en serait-il de l’impact de l’irresponsabilité des dirigeants du football mondial sur les JO d’hiver et sur tous les sports de glace qui ont dramatiquement besoin de l’exposition de ces JO pour survivre?
Il faut revoter parce que le football se doit d’être citoyen et démocratique
Il faut finalement et surtout revoter parce que la FIFA ne saurait se soustraire plus longtemps aux responsabilités que lui confèrent les délégations de pouvoirs qu’elle tient des fédérations nationales membres.
Quand la FIFA prend des décisions, elle le fait en son nom et en celui des membres qu’elle représente. Pour ce qui nous concerne, elle prend donc des décisions qui engagent également la FFF.
La FFF détenant ses prérogatives d’une délégation de pouvoirs de notre gouvernement, c’est donc également au nom de tous les licenciés de la FFF qu’elle prend des décisions. Plus généralement, elle les prend donc également au nom de tous les citoyens français qui lui ont remis, par cascade de délégations de pouvoirs, le soin d’organiser le football au niveau international.
Or, les citoyens français, footballeurs ou pas, ne devraient pas regarder passivement la FIFA bafouer la confiance qui lui a été attribuée.
Et ils devraient pouvoir compter sur la FFF et sur notre Ministre des Sports pour faire connaître leur souhait de voir la FIFA réorganiser dans la plus grande transparence le vote pour l’attribution de la Coupe du Monde 2022.
Car tout ceci a trop duré.
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