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Sports et business

Me Granturco interviewé par Ouest France sur les possibles sanctions de l’OM suite aux incidents avec ses supporters

2 février 2021

Stade Rennais. Après la violence et le report, restent les questions

Le report du match pose plusieurs questions. Thierry Granturco, avocat du sport, apporte quelques éléments de réponse, en attendant le positionnement final de la LFP.

Le match qui devait opposer l’Olympique de Marseille et le Stade Rennais, samedi, a été reporté en raison de violents incidents ayant eu lieu à la Commanderie l’après-midi de la rencontre. Un report qui pose questions et suscite même la polémique.

Pour recontextualiser, la tension montait depuis plusieurs semaines après l’enchaînement de mauvais résultats du club phocéen. Les dirigeants marseillais savaient que les supporters allaient exprimer leur mécontentement, sans se douter que cela déborderait autant. Samedi, en début d’après-midi, la cocotte-minute a explosé. Ils ont d’abord commencé à lancer des fumigènes dans l’enceinte de la Commanderie, le centre d’entraînement, avant qu’une cinquantaine d’entre eux ne s’y introduise dedans.

 

S’en sont suivis plusieurs jets de projectile occasionnant  plusieurs centaines de milliers d’euros de dégradations à l’intérieur des bâtiments ​, selon un communiqué de l’OM diffusé samedi soir.

« La LFP n’a pas voulu ajouter du malheur au malheur »

Ce matin, le propriétaire du club phocéen, Frank McCourt, a comparé les actes de ses supporters à la prise du Capitole aux États-Unis.  Ce qui s’est passé il y a quelques semaines à Washington DC et ce qui s’est passé hier à Marseille suit une logique comparable : quelques sources alimentent un brasier fait d’opinions, d’invectives et de menaces qui sont amplifiées par les réseaux sociaux créant les conditions qui mènent à la violence et au chaos.

C’est inéluctable, les dirigeants, le staff et les joueurs marseillais ont été choqué. Cette atteinte psychologique a poussé la Ligue de football professionnel (LFP) à décider du report. Une décision qui mécontente les supporters rennais et engendre une polémique chez les observateurs du foot, même si le club breton a pris acte de cette décision. Trop vite et trop facilement pour certains.  Les textes de son règlement lui permettraient de saisir la commission de discipline pour sanctionner Marseille, mais la LFP a décidé de ne pas le faire, ce qui est politiquement compréhensible au vu des évènements. Ils n’ont pas voulu rajouter du malheur au malheur ​, tempère Maître Thierry Granturco, avocat spécialisé dans le droit du sport.

Si le report est donc légitime, l’OM doit-il ou peut-il être sanctionné ? En fait, tout dépend de l’interprétation des textes car s’ils sont lus strictement, il serait impossible de considérer que les faits dans le centre d’entraînement tomberaient sous les dispositions du règlement disciplinaire ​, raconte l’avocat. Effectivement, lors de l’écriture de son règlement, la LFP n’a jamais imaginé ce cas de figure et ne régule à aucun moment un tel événement : l’attaque d’un centre d’entraînement le jour d’un match.

Par contre,  la manière dont le texte est écrit permet quand même une extension de son rôle, permettant à la LFP de dire que c’est quand même dû à un problème rencontré par le club, qui échappe peut-être à sa responsabilité directe mais, on est dans son centre d’entraînement et ce sont ses propres supporters qui agressent les joueurs ​, explique Me Granturco. Tout est donc question d’interprétation et la LFP a choisi une lecture stricto sensu en se dédouanant complètement de la moindre sanction, comme l’a précisé le directeur de la Ligue, Arnaud Rouger, qui est même allé jusqu’à dire que ce serait un comble de sanctionner l’OM.

Le report du match ne sera pas une mince affaire à organiser tant le calendrier est serré. Entre la 23e journée (3 février), les 32e de finale de Coupe de France (entre le 9 et le 11 février) et le match en retard de Marseille contre Nice (17 février), la prochaine fenêtre libre pour organiser un match en semaine n’est autre que le 24 février. Dans plus de quatre semaines.

Mais alors pourquoi n’avoir pas reporté le match au dimanche ? En 2017, le jour d’un match de Ligue des champions face à l’AS Monaco, l’effectif de Dortmund avait été victime d’un attentat. Dans des conditions bien plus choquantes, la rencontre avait pourtant été reportée au lendemain.

 

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