SPORT – Les sanctions prises par l’UEFA contre le PSG au titre du Fair-Play Financier (FPF) ont été levées. Cela pourrait presque faire une belle jambe au club parisien. Le problème est qu’il en a besoin de deux pour courir aussi vite que ses principaux concurrents européens. Et tel n’est pas le cas.
Le Fair-Play Financier était illégal et inéquitable
Rappelons que l’objectif recherché par l’UEFA avec le FPF est celui consistant à éviter un endettement sans cesse plus grand des clubs européens et, au final, leur disparition économique. L’UEFA souhaite donc que les clubs construisent des budgets équilibrés dans lesquels les dépenses seraient couvertes par les recettes (un déséquilibre de 30 millions d’euros, à partir de cette saison, est néanmoins temporairement admis).
De la sorte, en limitant les investissements de certains, l’UEFA pense pouvoir contenir une bulle spéculative dans le milieu du football professionnel. Comme si finalement empêcher ceux qui ont de l’argent de le dépenser aiderait d’autres à ne pas dépenser l’argent qu’ils n’ont pas.
Le PSG n’est pas endetté et avec l’actionnaire majoritaire qui le gère, il y a peu de doute qu’il le soit un jour. Il y a tout aussi peu de doutes que ses budgets soient un jour déséquilibrés et qu’il ne dépense plus d’argent qu’il en a.
Seulement voilà, l’UEFA a décidé en bafouant toute une série de principes juridiques pourtant fondateurs de ce qu’est notre économie de marché et la liberté d’entreprendre qui la sous-tend, que les dépenses des clubs ne pouvaient être qu’égales à leurs recettes. En d’autres termes, que les apports des actionnaires aux budgets de leurs clubs ne sauraient être considérés comme de l’argent ”dépensable”.
C’est pour ne pas s’être conformé à cette règle que le PSG avait été sanctionné par l’UEFA. Pour mémoire, le PSG était contraint de s’en tenir à une transaction de 60 millions d’euros maximum sur le marché des transferts, avant d’être obligé de compenser, à l’euro près, chaque achat par une vente. De même, il ne pouvait inscrire que 21 et non 25 joueurs en Ligue des Champions. Ce sont ces sanctions qui seraient levées par l’UEFA.
Le Fair-Play Financier reste illégal et inéquitable
Soit! Pour autant le PSG devra faire face au fait que sur la scène européenne, des clubs espagnols ont pu atteindre les sommets du football européen et international en s’étant lourdement endettés durant les années 1990 et 2000 avant de remporter des titres, de développer leurs activités et leurs recettes et d’être aujourd’hui fortement bénéficiaires.
Des clubs anglais se sont également endettés dans les années 2000 avant de bénéficier de droits TV hors norme et de redevenir, à leur tour, bénéficiaires. N’oublions pas que la Premiere League vient de signer un contrat mirobolant de quelque 7 milliards d’euros pour l’exploitation de ses droits TV pour la période 2016-2019. Et alors même que ce contrat n’est pas encore rentré en vigueur, Queens Park Rangers, 20e et dernier du classement anglais a empoché 89 millions d’euros de droits TV au titre de la saison 2014/15 là où le PSG, 1er de Ligue 1 et champion de France, n’aura reçu que 45,5 millions d’euros.
Les sanctions contre le PSG ont donc été levées. Mais le FPF reste bel et bien en application. Et tant qu’il le sera, le PSG ne pourra pas rattraper son retard sur des clubs tels que le Real de Madrid, Barcelone, le Bayern de Munich et autres Manchester United. Simplement parce que ces clubs ont pu utiliser des armes pour être compétitifs qui sont aujourd’hui refusées aux Parisiens.
C’est non seulement illégal, mais c’est également Financièrement Pas Fair-play.
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