La saison 2013/14 de football est terminée en France et elle a été clôturée en Europe avec la victoire du Real de Madrid en Ligue des Champions. Tout un symbole puisque le club le plus riche du monde au dernier classement établi par le cabinet d’audit Deloitte, a gagné samedi soir dernier sa 10ème Ligue des Champions et son 13ème titre européen, toutes compétitions confondues.
Cette corrélation entre la puissance financière des clubs et leurs performances sportives, que nous avons déjà évoquée dans ces colonnes, a de nouveau été confirmée à l’issue de la saison 2013/14, aussi bien dans le championnat de France que dans les autres championnats européens.
Le PSG survole le championnat de France mais Monaco est en embuscade
En France, l’apparition du nouveau monstre économique du football européen qu’est devenu le PSG, a pris une dimension encore plus impressionnante que celle qu’il avait déjà lors de la saison 2012/13 qui l’avait vu remporter le titre de champion de France avec un budget avoisinant les 300 millions d’euros. Cette année, le PSG a en effet réalisé le doublé championnat-coupe de la Ligue avec un budget réévalué à 480 millions d’euros.
Il a battu le record du nombre de points récoltés en Ligue 1 avec 89 points, en ayant de très loin la meilleure attaque (84 buts (soit 2,2 buts par match) contre 63 pour Monaco, deuxième attaque du championnat) et la meilleure défense avec 23 buts encaissés soit seulement 0,6 but par match) contre 26 pour Lille, deuxième meilleure défense du championnat).
Il faudra cependant surveiller la progression du PSG, gêné par les sanctions abracadabrantes récemment prononcées par l’UEFA, sachant que Monaco qui réalisait sa première saison en Ligue 1 depuis l’ère Rybolovlev, du nom de son richissime président russe, a terminé 2ème du classement avec 80 points et +32 à la différence de buts, soit le meilleur résultat jamais réalisé par l’AS Monaco en championnat de Ligue 1.
Il convient par ailleurs, pour apprécier la performance des Monégasques, de constater que depuis 2000, soit lors des 15 dernières saisons, seuls 5 champions sur 15 ont fait mieux que l’AS Monaco et ses 80 points. Il aura donc fallu un super PSG cette saison pour empêcher Monaco d’accéder au titre.
Ces deux clubs aux moyens financiers surdimensionnés pour la Ligue 1, sont partis pour durablement dominer le championnat de France et nous pouvons aisément imaginer les Monégasques se préparer à essayer d’empêcher les Parisiens de remporter leur 3ème titre consécutif en 2015.
Le pouvoir de l’argent sur la Ligue 1 va au-delà du PSG et de Monaco
La saison 2013/14 s’est par ailleurs terminée avec, aux 7 premières places, les 7 plus gros budgets de Ligue 1 à savoir dans l’ordre du classement Paris, Monaco, Lille, Saint-Etienne, Lyon, Marseille et Bordeaux.
Le rapport de la DNCG pour cette saison ne pourra donc, de nouveau, que confirmer la corrélation entre performances sportives et capacité financière des clubs de football.
Une vérité européenne et non seulement française
Le PSG cristallise depuis un certain temps des critiques diverses et variées, principalement de ceux nostalgiques du football d'(avant) hier ou chaque club et au-delà de celui-ci chaque ville pouvaient se rêver futurs champions de France.
Mais qu’en est-il ailleurs en Europe ? Si nous devions nous limiter aux championnats majeurs, nous pourrions constater qu’en Allemagne, le Bayern de Münich de Franck Ribery a encore réalisé le doublé championnat-coupe comme il l’avait fait la saison précédente. Il totalise dorénavant 24 titres de champion d’Allemagne et 13 coupes d’Allemagne. On retrouve aussi au classement de la Bundesliga 2013/14, 6 des plus gros budgets du championnat aux 7 premières places.
En Angleterre, le championnat a été remporté par Manchester City, appartenant à un fonds d’investissement d’Abu Dhabi et on retrouve également les 7 plus gros budgets du championnat anglais aux 7 premières places du classement. La coupe à quant à elle été remportée par l’un d’entre eux, à savoir Arsenal.
En Espagne, si le championnat a été remporté par le surprenant Atletico de Madrid (quand même 3ème plus gros budget de la Liga), Barcelone et le Real de Madrid finissent aux 2ème et 3ème places et on retrouve 6 des plus gros budgets de la Liga aux 7 premières places du classement, Valence 4ème budget ne terminant que 8ème au classement. La coupe du Roi a, quant à elle, été remportée par le Real de Madrid.
Finalement, en Italie, le titre est revenu à la Juventus de Turin et 6 des 7 premières équipes du Calcio font aussi partie des 7 plus gros budgets du championnat, sachant que seul le Milan AC a manqué à l’appel cette saison puisqu’il termine à la 8ème place du classement. La coupe a été remportée par Naples, n’échappant pas ainsi à l’un des cadors du Calcio.
Cet état de fait se confirme également dans les plus petits championnats européens puisqu’en Autriche, le titre revient à Salzbourg (plus gros budget du championnat), en Belgique il est finalement revenu à l’issue des play-offs à Anderlecht qui a coiffé au poteau le Standard de Liège et le FC Bruges (on parle ici des 3 plus gros clubs du championnat belge), en Ecosse le Celtic de Glasgow a remporté son 45ème titre de champion, au Portugal le Benfica a remporté toutes les compétitions nationales, en Suisse, Bâle a remporté son 5ème titre de champion consécutif, etc…
Par conséquent, nous pouvons peut-être regretter le football d’antan mais lorsqu’on se donne la peine d’examiner la situation des différents championnats européens, nous pouvons conclure que voir émerger des champions à dimension européenne en France n’a rien d’incongru. Ce serait même souhaitable pour le rayonnement du football français en Europe. D’autant plus que chez nous, la coupe de France peut encore être gagnée par des clubs comme Guingamp.
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