La suspension de 90 jours infligée à Michel Platini par la commission d’éthique de la Fifa devrait sonner le glas de ses ambitions à la présidence de la fédération internationale de football. Un coup d’arrêt peut-être fatal dans la carrière d’un homme à qui tout avait presque toujours réussi jusqu’à présent.
Pourquoi cette suspension pose problème ?
Comme le président de la Fifa Sepp Blatter, Michel Platini, candidat à la succession du Suisse, est suspendu 90 jours par la commission d’éthique de la Fifa dans le cadre des versements supposés frauduleux au sein de l’instance internationale. En clair, il n’a plus le droit d’exercer la moindre fonction liée au football. Durant cette suspension et alors que la liste des candidats à la présidence de la Fifa sera arrêtée le 26 octobre pochain, il est donc inéligible et déchu de ses fonctions de président de l’UEFA et vice-président de la Fifa. Selon une source proche de la Commission d’éthique, « il redevient aujourd’hui un lambda dans le monde du football ».
Quels sont ses recours sur le plan juridiques ?
Selon une source proche du dossier, la candidature de Michel Platini a peu de chance d’être retenue par la commission électorale de la Fifa, le 26 octobre. Mais comme il l’a indiqué dans son communiqué de ce matin, le Lorrain a déposé sa candidature à la Fifa ce jeudi matin (par anticipation d’une éventuelle suspension ?).
Michel Platini peut désormais faire appel devant la commission des recours de la Fifa, puis devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Problème : les décisions n’ont pas d’effet suspensif. Impossible dans ces conditions de battre le pavé et de mener une campagne à bien. Autre problème : ces deux juridictions sont-elles en mesure de statuer avant la date butoir du 26 octobre ? Rien n’est moins sûr.
Est-ce la fin de ses ambitions à la Fifa ?
Cette sanction laissera des traces qui pourraient être fatales à Michel Platini. « Politiquement, ça risque d’être particulièrement compliqué puisque le code d’éthique de la Fifa fait référence à un certain nombre de bons comportements des officiels de la Fifa, assure l’avocat Thierry Granturco. Des comportements qui ne sont pas supposés porter atteinte à l’image de l’organisation. Or, un candidat qui est suspendu 90 jours et qui veut se présenter à la présidence de la Fifa, c’est quand même un peu compliqué en termes d’image. » Cette suspension remet donc très fortement en cause la candidature du Français à la présidence de la Fifa. A 60 ans, l’ex-numéro 10 des Bleus subit l’un des plus gros camouflets de sa carrière. Une trajectoire hors-norme marquée jusqu’à présent par des succès marquants sur et en dehors des terrains.
Va-t-il jouer son va-tout ?
Avant d’être sanctionné par la commission d’éthique, Michel Platini s’était fendu d’un communiqué dans lequel il ne semblait pas accorder beaucoup de crédit à cette fameuse chambre d’instruction de la commission d’éthique qui ne l’a pas entendu malgré ses demandes. « Si les intentions prêtées à la chambre d’instruction de la commission d’éthique de la FIFA venaient à se confirmer, je ne ménagerai pas mes efforts pour que la vérité s’impose, assure-t-il. Que personne ne doute de ma volonté déterminée à atteindre cet objectif. Il reviendra entre temps à une justice sereine, indépendante et impartiale de faire la lumière sur les faits qui ont valu à la commission d’éthique de la FIFA d’ouvrir une procédure d’instruction. » Il semble donc que Michel Platini ne compte pas sur la justice de la Fifa pour rétablir la vérité sur cette affaire et pour tenter de regagner du crédit, plutôt sur le TAS pour « démonter » la supposée impartialité et indépendance de la Commission d’éthique de la Fifa. S’il n’est pas déjà trop tard.
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