La 21ème Coupe du Monde s’ouvre aujourd’hui en Russie. Il faudra cependant attendre le 16 juin pour voir les Bleus jouer leur premier match dans cette compétition. Avec quelques certitudes et beaucoup de points d’interrogation.
Une équipe extraordinairement talentueuse…
Avec la certitude tout d’abord que la France possède l’un des effectifs les plus talentueux présents en Russie et probablement l’un des meilleurs que notre pays ait jamais connu. Et ce n’est pas faire offense à la génération 82 de Michel Platini ni à la génération 98 de Zidane que de dire cela, puisque ce sont elles qui ont ouvert la voie à la génération 2018.
Arsenal, l’Atletico Madrid, Barcelone, le Bayern Munich, Chelsea, la Juventus Turin, Manchester City, Manchester United, le Real de Madrid, le PSG ou Tottenham. Nos 23 Bleus évoluent tous dans les meilleurs clubs européens. Et ce talent agrégé est aussi considéré par les spécialistes comme étant celui ayant la plus grande valeur financière sur le marché des transferts. Dit autrement, nos joueurs sont extraordinairement talentueux et ils sont donc extraordinairement chers.
…mais des atouts qui manquent
Et pourtant… Pourtant, nos Bleus manquent cruellement de deux atouts qui font généralement d’une excellente équipe, une équipe championne du Monde. Il leur manque, d’abord, un vrai leader sur le terrain. Un vrai patron. Que Didier Deschamps soit un leader en tant qu’entraîneur est une certitude. En revanche, qu’il y en ait un sur le terrain, parmi les joueurs, est plus que douteux.
Il faut se rappeler que Platini était le leader technique et le patron de l’équipe de France lors des Coupes du Monde 1982 et 1986 et de l’Euro 84. C’était une évidence.
Zidane était un leader technique pour les Bleus de 1998, dont le patron était Didier Deschamps. Avant de devenir lui-même le patron lors de la Coupe du Monde 2006. Ce qui n’a échappé à personne.
En Russie, Antoine Griezmann devrait être le leader technique de notre équipe nationale. Mais a-t-il la carrure psychologique pour en devenir le patron? Pas plus, en réalité que Paul Pogba ou Blaise Matuidi.
Qui sera donc le Platini ou le Zidane de 2018?
Par ailleurs, il pourrait également leur manquer ce joueur exceptionnel que furent Michel Platini et Zinedine Zidane pour leurs générations respectives. Car ces deux joueurs ont été des joueurs hors norme, de ces joueurs qui marquent l’histoire du football. Ils furent, en leur temps, les meilleurs joueurs du Monde. Et la France a gagné avec eux.
Or, si aujourd’hui les Bleus constituent un groupe extraordinairement talentueux, force est de constater qu’ils ne comptent pas, parmi eux, le meilleur joueur du Monde. Certes, avoir le meilleur joueur du Monde ne suffit pas nécessairement à gagner la Coupe du Monde. Sans quoi l’Argentine l’aurait déjà gagnée avec Lionel Messi et le Portugal l’aurait également gagnée avec Cristiano Ronaldo. Mais c’est un facteur qui compte.
Parviendra-t-on, en 2018, à dépasser le souvenir de 1998, que l’on ne cesse de (trop) célébrer? Comme le disait l’évêque brésilien Dom Helder Camara, “lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve, alors que lorsqu’on rêve à plusieurs, c’est déjà une réalité. L’utopie partagée, c’est le ressort de l’Histoire”.
Unissons donc nos rêves à ceux de Didier Deschamps et de ses joueurs pour écrire une nouvelle belle histoire du foot français. En 2018, vingt ans après celle de 1998. Pour mieux tourner la page. Et en ouvrir, enfin, une nouvelle.
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