Le transfert de Neymar du Barça au PSG est tout à la fois historique, inédit et extraordinaire. C’est d’abord le “transfert du siècle” comme l’a écrit la BBC, qui en a pourtant vu d’autres avec les clubs de la très riche Premier League anglaise. C’est ensuite l’arrivée en Ligue 1 de la plus grande star étrangère que notre football ait connue jusqu’ici. C’est enfin, et surtout, le plus intense feuilleton estival de l’histoire du mercato, qui a opposé les deux titans du football mondial, que sont les clubs barcelonais et parisien.
Ce transfert exceptionnel a généré des réactions tout aussi exceptionnelles. En France, en Espagne, et dans le monde entier. Aucun amateur et aucun expert du football n’a manqué de suivre ce bras de fer. Beaucoup se sont enthousiasmés. Beaucoup ont critiqué. Certains se sont interrogés.
Car des interrogations, ce transfert en suscite de nombreuses.
La première interrogation concerne le respect du fameux “Fair-Play Financier” (FPF) de l’UEFA. Le FPF, ce sont ces règles entrées en vigueur en 2011 et qui visent à combattre la dette endémique des clubs européens. Le principe de base est simple : pour ne pas finir surendetté, un club ne doit pas, sauf exception, dépenser plus qu’il ne gagne. En payant la clause libératoire de Neymar au Barça la bagatelle de 222 millions d’euros, le PSG pourra-t-il boucler la saison 2017/18 dans les limites financières fixées par l’UEFA? Rien n’est moins sûr.
Quand le droit de la concurrence s’en mêle
La deuxième interrogation concerne le respect des règles du droit de la concurrence en Europe. La Cour de Justice de l’Union européenne l’a dit et répété: les clubs de football professionnels sont aujourd’hui considérés comme des entreprises à part entière. Leur “marché” est européen. Il est régulé par les fédérations nationales, par l’UEFA et par la FIFA pour ce qui relève des transferts internationaux. Et sur ce marché, comme sur tous les marchés, une entreprise doit pouvoir compter sur une concurrence saine. Ou dit autrement, sur une concurrence non faussée. Si l’UEFA ou les concurrents du PSG parvenaient à démontrer que le club parisien s’appuie trop largement sur son actionnaire Qatari pour remplir ses caisses, augmenter artificiellement ses recettes, et ainsi fausser la concurrence, il pourrait lui en coûter cher. Dans tous les sens du terme.
A ce stade, il convient toutefois de faire confiance aux dirigeants parisiens, qui ont dû analyser sous toutes ses coutures les conséquences juridiques et économiques du transfert de Neymar au PSG. Il convient aussi, et avant tout, de se réjouir de l’arrivée dans le championnat français d’un joueur hors norme, qui devrait enchanter tous les amoureux du football, à Paris comme ailleurs en France. Dans un contexte de globalisation du football, où les clubs ont désormais des visées internationales, Neymar a tout d’une icône mondiale. Au service de son club.
En espérant que, au plan européen, le PSG et son actionnaire Qatari ne seront pas bientôt jugés trop riches pour jouer au football.
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