La FIFA connaîtra bientôt le nom de son prochain président. Le congrès électif, réuni depuis ce vendredi matin, fera son choix dans la journée, alors que l’organisation est secouée par un scandale d’une ampleur sans précédent. Pour Thierry Granturco, spécialiste du droit du sport, “il est compliqué pour M. Blatter, après 17 ans de présidence, de continuer à nier qu’il ait pu être informé”
En pleine tempête, la FIFA doit élire ce vendredi son prochain président. Alors que Joseph Blatter, qui dirige l’institution depuis 17 ans, est pressenti pour sa propre succession, son impilcation dans le scandale de corruption qui tourmente la FIFA est pointée du doigt. “Le filet se resserre”, selon Thierry Granturco, avocat au barreau de Paris, spécialiste du droit du sport. “Il est particulièrement compliqué pour M. Blatter, après 17 ans de présidence, de continuer à nier qu’il ait pu être informé et qu’il puisse être responsable aujourd’hui. Et d’ailleurs, on voit bien aux réactions des uns et des autres, que ses propos ne sont plus considérés comme crédibles”.
Sepp Blatter, président populaire de la FIFA
Plus crédible, Joseph Blatter ? Il est pourtant toujours grand favori pour être reconduit pour un 5e mandat à la tête de la FIFA. Comment comprendre ce paradoxe ? En quittant la seule perspective européenne, nous explique Thierry Granturco. “Dans nos pays européens, ça fait grand bruit, mais lorsqu’on constate la réaction sur différents continents, on se rend compte qu’il a encore un fort soutien sur le continent africain, sur le continent asiatique. Et comme la FIFA est composée de 209 associations nationales qui ont chacune un droit de vote, finalement avec 105 votes il est élu. Et nous, pays européens, représentons à peine une cinquantaine de voix”.
Et si Sepp Blatter a su se faire des amis sur tous les continents, il doit aussi sa popularité au “développement” important de la FIFA sous sa présidence, d’après le spécialiste du droit du sport.
“On doit quand même à M. Blatter le développement de la FIFA, cette multinationale qui dégage un chiffre d’affaire colossal chaque année. Il a professionnalisé l’institution, il a porté le football sur des continents où ce sport était vraiment déficitaire en infrastructures, en organisation, en hommes compétents. Au-delà même du comportement de M. Blatter, la vraie question qu’on peut se poser, c’est de savoir si les règles de gouvernance sont encore adaptées à une structure comme la FIFA”.
Un outil juridique pour “déssaisir” les dirigeants de la FIFA
Les statuts de la FIFA sont pourtant clairs : en cas de comportements “d’un caractère exceptionnement grave”, l’article 7 prévoit un déssaisissement possible. Reste à savoir pourquoi cet outil juridique n’a pas encore été utilisé par le comité exécutif de la FIFA.
Partager cette page