Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a rejeté ce mardi l’appel du comité paralympique russe contre son exclusion des Jeux Paralympiques de Rio par le Comité International Paralympique (CIP). Par conséquent, aucun athlète paralympique russe ne participera à ces Jeux.
Le TAS motive sa décision par le fait que le CIP n’ait violé aucune règle procédurale dans sa décision d’exclure la Russie des Jeux Paralympiques et que cette sanction prise en accord avec les règlements du CIP est proportionnée au vu des circonstances de l’affaire . Le panel du TAS note par ailleurs que le Comité Paralympique Russe n’a apporté aucune preuve contredisant les faits sur lesquels la décision du CIP est basée.
Une décision qui conforte donc la position nettement tranchée du CIP par rapport aux soupçons de dopage institutionnalisé par l’état russe. Interrogé par la BBC Afrique à ce propos la semaine dernière, voici l’analyse que Maître Thierry Granturco faisait de cette situation :
« Le comité paralympique a eu le courage politique de prendre la décision que le CIO lui n’a pas eu le courage de prendre […] Si on en croit le rapport du professeur McLaren, professeur de droit canadien nommé par l’Agence Mondiale Antidopage, il met en exergue le fait qu’il s’agisse finalement d’un système politique de dopage qui a été mis en place en Russie. Quand on parle du ministre des sports russe comme étant celui qui a organisé et couvert ce système-là, je pense qu’on est pas loin de dire, ou alors on évite de dire que Vladimir Poutine était au courant de ce système. Le CIP dit avoir trouvé dans le rapport McLaren des faits accablants. Et par conséquent, le dopage étant systématisé, étant érigé en politique, il ne voit pas comment accueillir des athlètes paralympiques. Par conséquent il a décidé de tous les exclure »
« Ce qu’on constate derrière tout cela, c’est qu’il y a une extrême mauvaise gouvernance de l’ensemble des acteurs du sport concernés. Et là on ne parle plus de la Russie, mais on parle du CIO, on parle de la fédération internationale d’athlétisme pour ce qui relève de Darya Klishina, et on parle aussi de l’agence mondiale antidopage. Les faits qui sont reprochés à la Russie étaient quand même connus, tout du moins suspectés depuis un certain nombre de mois si pas d’années. Attendre quelques semaines seulement avant le début des JO pour lancer une enquête, ce n’est quand même pas très sérieux. Et quand l’enquête aboutit à la recommandation d’exclure la Russie, et que le CIO ne suit pas cette recommandation, en transférant la responsabilité de la décision aux fédérations internationales, on se rend bien compte que le système complet des décisions, le système complet des gouvernances, mène à des absurdités telles qu’on le voit avec le cas de Darya Klishina. C’est mal géré, c’est mal décidé. On se rend compte que selon qu’on ait à faire au CIO ou au CIP, on arrive à des décisions différentes pour des mêmes faits. »
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