La Coupe du monde a débuté et nous a dévoilé hier soir ce que le football peut montrer de plus beau mais aussi ce qu’il peut montrer de moins glorieux.
Après une cérémonie d’ouverture brève – il en faut bien une – et réussie, place fut laissée aux hymnes nationaux. Et là, peu de doutes : la Coupe du Monde se joue bien au Brésil. Une dernière minute d’hymne brésilien chantée a cappella par 60000 spectateurs et leurs joueurs galvanisés fut la démonstration, si besoin était, que les Brésiliens n’ont pas l’intention de nous gratifier que de passements de jambes ou autres dribles dont ils ont le secret. Ils ont la ferme intention, et leurs supporters avec eux, de devenir champions du monde chez eux. Quels que soient les moyens à employer.
Côté football, les matches d’ouverture sont toujours particuliers. Ils donnent souvent lieu à des rencontres crispées et fermées. Ainsi, si hier nous avons vu des Brésiliens fébriles, c’est sans doute lié à l’enjeu de ce match mais c’est aussi en partie dû à la vaillance de Croates décomplexés, emmenés au milieu par les talentueux Modric et Ratikic et en attaque par un Olic inusable.
Un score de 3-1, des occasions, de l’engagement, de la tension et du suspens. Malgré un gros déchet technique, nous avons connu des matches d’ouverture bien moins réussis que ce Brésil-Croatie.
Mais voilà : à la 71ème minute, Fred l’attaquant Brésilien décide de s’écrouler dans la surface de réparation croate pour obtenir un pénalty que l’arbitre japonais, M. Nishimura, lui accordera généreusement. M. Nishimura avait été relativement bon jusque là. Mais doit-on lui en vouloir de s’être fait berner par un joueur qui avait délibérément décidé de le tromper ? M. Nishimura doit décider en une fraction de seconde s’il y a pénalty ou pas. Nous revoyons, dans nos fauteuils, l’action sous tous les angles et au ralenti. Pas lui. Il a pris une décision et il s’est trompé.
Alors encore une fois, nous pourrions relancer le débat du recours à la vidéo sur certaines actions de jeu, comme cela peut se faire notamment au rugby. Mais ceci s’est avéré jusqu’ici vain car il paraît que l’erreur d’arbitrage fait partie du jeu et de l’incertitude du football.
Pourtant, le plus terrible est peut-être que l’injustice est et restera totale. Non seulement le Brésil remporte un match qu’il n’aurait peut-être pas remporté sans ce coup du sort de la 71ème minute et l’octroi d’un pénalty imaginaire, mais de surcroît, Fred n’a pas été sanctionné pour avoir triché pendant le match et ne le sera pas après non plus.
Que l’on ne veuille pas recourir à la vidéo pendant le match, c’est une décision que je ne comprends pas mais que je peux respecter. Mais que malgré les images de sa simulation (nous devrions en fait parler de tricherie plutôt que de simulation pour bien conscientiser ce dont nous parlons), celui-ci ne se voit pas sanctionner a posteriori par l’une ou l’autre des trop nombreuses commissions de la FIFA, cela revient à accepter que la tricherie fait également partie du jeu et de l’incertitude du football.
Et cela, c’est à tous points de vue inacceptable.
Fred a même été jusqu’à lever la tête au ciel et à y pointer son index après la décision de l’arbitre de siffler un pénalty pour son équipe. Probablement pour remercier les cieux que les règles du football puissent être aussi clémentes avec les tricheurs qu’elles le sont aujourd’hui.
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