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Sports et business

L’enquête pour corruption qui vise Nasser Al Khelaifi peut-elle toucher le PSG ?

13 octobre 2017

Le PSG est-il coupable? La presse du monde entier présente l’enquête ouverte contre Nasser Al-Khelaifi par les autorités suisses, pour des soupçons de corruption, comme une procédure visant le Président du PSG. Alors même que l’enquête ne semble concerner, en réalité, “que” BeIn Media, dont il est également le PDG, voire l’Etat du Qatar.

La confusion des intérêts

La confusion règne. Mais comment pourrait-il en être autrement, alors que les différents intérêts représentés par Nasser Al-Khelaifi sont aussi convergents? Celui que l’on appelle familièrement “Nasser” dans le milieu du football est, sans contestation possible, l’homme de Doha pour tout ce qui concerne le ballon rond.

Lorsque les caméras se braquent sur lui, elles le filment, la plupart du temps, devant les emblèmes du PSG. Mais on le retrouve parfois devant le logo de BeIn Sports. Quand on ne le voit pas à Doha vêtu de la tenue traditionnelle qatarie, à savoir une thawb, un izar et coiffé de la traditionnelle ghutra.

Quand un Etat, le Qatar, possède un club de football de premier plan, une chaîne de TV qui retransmet ses matches et qu’il s’apprête de surcroît à organiser la Coupe du Monde de football 2022, il n’est pas incompréhensible que les frontières, nécessairement poreuses, entre ces différents intérêts puissent interroger.

C’est ce qui pousse aujourd’hui la justice suisse à s’intéresser au rôle que Nasser Al-Khelaifi, et à travers lui le groupe BeIn Media et le Qatar, auraient pu avoir dans l’octroi des droits télévisés des prochaines Coupes du Monde.

Une enquête attendue

Un intérêt qui s’explique aussi par un contexte judiciaire chargé pour le football mondial. La FIFA est empêtrée dans un scandale sans fin. Et si on peine à démêler l’essentiel de l’accessoire, l’illégal de l’immoral, la fraude avérée de l’erreur excusable, il semble acquis qu’une partie substantielle des agissements répréhensibles reprochés à la FIFA concernerait des faveurs indûment octroyées lors de l’attribution de Coupes du Monde, et des contrats qu’elles génèrent. Dont les droits de retransmission télévisés.

Par ailleurs, le rapport Garcia de 2014, du nom de l’ex-procureur américain ayant depuis lors démissionné de la FIFA, pointait déjà vers Doha. Et la plupart des observateurs s’accordent pour dire que l’octroi, le 2 décembre 2010, de la Coupe du monde 2022 au Qatar est une farce sans nom qui ne cessera probablement jamais de poser question.

Le Qatar est géographiquement 3 fois plus petit que la Belgique et 4 fois moins peuplé? Pas grave. Attribuer la Coupe du Monde au Qatar c’est l’attribuer à une région du monde qui ne l’a jamais organisée. Soit.

Le cahier des charges prévoyait qu’il fallait l’organiser en juillet 2022, alors qu’il fait 50°C au Qatar à cette période de l’année? Les votants, y compris français, s’en rendent comptent 4 ans plus tard? Pas grave. On organisera la Coupe du monde 2022 en hiver et on demandera aux fédérations du monde entier d’adapter leurs calendriers aux conditions météorologiques de Doha.

Heureusement que les ballons de football n’explosent pas en hiver au Qatar, sinon tout laisse à penser que la FIFA aurait recommandé d’organiser la Coupe du Monde de foot 2022 avec des ballons de rugby.

Un doute raisonnable

Et pourtant… Nasser Al Khelaifi est un homme important à Doha. Mais c’en est également un à Paris. Pour BeIn Media, qui est aujourd’hui dans le viseur de la justice suisse, mais aussi – et surtout – pour le PSG.

Car il s’est progressivement imposé dans le football français comme un président compétent, efficace et élégant. Un modèle dont le football français a clairement besoin aujourd’hui. De Marseille à Lille et de Rennes à Strasbourg, en passant par Lyon. Un exemple de professionnalisme, à même de faire du club parisien une réussite sur le marché, désormais mondialisé, du football professionnel.

“Nasser” construit à Paris une locomotive pour l’ensemble des autres clubs français, qu’il entraîne dans son sillage, signant la naissance d’un “foot business à la française”, compétitif au plan sportif, rentable financièrement et existant au plan international. Une ambition qui pourrait empêcher, demain, le football hexagonal d’être marginalisé ou de disparaître, écrasé par les clubs étrangers, et notamment anglais.

Alors si l’amour du football ne doit pas pour autant nous rendre aveugles, croisons les doigts pour que Nasser Al-Khelaifi ressorte indemne de l’enquête en cours. Il y va, bien entendu, de l’intérêt de BeIn Media. Mais il en va aussi de celui du PSG et du football français.

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