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FIFA – Le programme d’Infantino et de ses concurrents passer au crible

24 février 2016

L’élection à la présidence de la FIFA mettra aux prises le 26 février, le Prince Ali (Jordanien), Jérôme Champagne (Français), Gianni Infantino (Italo-Suisse), le Sheikh Salman (Bahreïni) et “Tokyo” Sexwalle (Sud-africain). Exit donc Sepp Blatter et Michel Platini qui se sont retirés de la course mais également David Nakhid (Trinidadien) et Musa Hassan Bility (Libérien) dont les candidatures ont été déclarées invalides.

Tous ont conscience du fait que la FIFA doit profondément se réformer. Il ne s’agit plus d’une question de crédibilité. La FIFA l’a déjà perdue. Il s’agit d’une question de survie. Car la FIFA ne pourra plus traverser une période comme celle dont elle essaye désespérément de sortir s’en voir son existence être remise en cause.

Alors que proposent les candidats en course pour refaire de la FIFA une organisation crédible, légitime et représentative des différentes familles du football à l’échelle du continent?

Les petits arrangements entre amis ont la peau dure

Les évènements de ces dernières années auraient en tout cas pu nous faire espérer que certaines leçons allaient pouvoir être tirées par les dirigeants des différents football nationaux et internationaux. Or tel ne semble pas être le cas. La plupart des dirigeants, dont les nôtres, se sont en effet positionnés pour des candidats avant même que leurs programmes respectifs ne soient connus. En d’autres termes, une majorité de fédérations nationales s’apprêtent à voter pour des candidats non pas en raison de ce qu’ils proposent pour réguler et gérer le football au niveau international, mais pour ce qu’ils sont et/ou pour le continent duquel ils proviennent.

Soit! Cela a sûrement toujours été le cas et ne soyons pas naïfs au point de croire que cela pourrait changer. Ces petits arrangements scellés, il n’en reste pas moins que les candidats font des promesses de campagne dont il faut espérer qu’elles n’engageront pas qu’eux. Alors quelles sont-elles et quel candidat devrions-nous espérer?

Le Prince Ali

Le Prince Ali avait publié un programme en 15 pages lors de l’élection du 29 mai 2015, ayant vu Sepp Blatter être réélu pour un 5e mandat avant de devoir démissionner. Ce programme a été depuis lors développé sur 24 pages dans lesquelles il propose principalement de:

Son programme est en partie basé sur les recommandations de Transparency International et sur celles proposées par NewFIFANow à Bruxelles. Le Prince Ali s’est donc assuré d’une part de proposer des pratiques de bonne gouvernance solides et, d’autre part, de proposer des efforts de développement dans les pays en ayant le plus besoin.

Il a cependant peu de soutiens et son accession à la tête de la FIFA est peu probable.

Jérôme Champagne

Outre que nous savons désormais que le Français ne pourra pas compter sur le soutien de la Fédération Française de Football, nous savons aussi que Jérôme Champagne a des convictions qu’il avait exprimées lors de l’élection de mai 2015 et desquelles il n’a pas dévié depuis lors. En bref, il prône principalement:

Jérôme Champagne est l’homme de l’intérieur, plus que n’importe quel autre candidat. Il connaît la maison FIFA comme sa poche. Il sait ce qui fonctionne et ce qui dysfonctionne. Et de ce fait, son programme est plus technique que politique. Certes, ses appels du pied aux petites fédérations sont clairs. Mais nous aurions pu nous attendre à plus de précision et d’engagement sur les questions de gouvernance que l’on devine traitées derrière telle ou telle proposition, mais pas suffisamment martelées eu égard au contexte.

Peu soutenu également, il n’accédera pas à la présidence de la FIFA.

Gianni Infantino

Dans l’ombre de Michel Platini à l’UEFA, Gianni Infantino a surgi suite au retrait de son patron de la course à la présidence, mais également faute d’autres candidats européens. L’UEFA lui a octroyé un budget de 500.000€ pour faire campagne qu’il a utilisé ces derniers mois pour voyager à travers le monde et rencontrer les responsables des fédérations membres de la FIFA.

Suisse-Italien, donc Européen, il est supposé succéder à Sepp Blatter, Suisse et Européen, sur lequel pèsent de très graves accusations et qui a présidé la FIFA pendant 17 longues années. Et il a par ailleurs travaillé à l’UEFA ces dernières années sous la direction de Michel Platini, Français et Européen, qui pourrait être lourdement sanctionné par cette même FIFA dans quelques jours. Sa tâche n’est donc pas facile.

Il a proposé un programme très général, se limitant à donner des orientations de ce que sa présidence pourrait être. Gianni Infantino insiste ainsi principalement sur:

Même si Gianni Infantino est l’un des candidats ayant le plus de chances d’être élu à la tête de la FIFA, force est de constater que son programme a peu de substance. Dit autrement, si l’actuel secrétaire général de l’UEFA est élu le 26 février prochain, il ne le sera clairement pas sur la base de son programme trop pauvre pour emporter l’adhésion des électeurs.

Sheikh Salman

Le principal concurrent de Gianni Infantino est sans conteste le Sheikh Salman. Le président de la puissante Confédération Asiatique de Football est empêtré dans un scandale relatif à l’irrespect des droits de l’Homme au Bahreïn et serait par ailleurs soupçonné de corruption. Il devrait toutefois bénéficier de la grande partie des voix provenant des continents africain et asiatique. Il a aussi le soutien des Caraïbes et de nombreuses autres fédérations éparpillées dans le monde qui voteront autant pour lui qu’elles voteront contre l’Europe, vue comme hégémonique, donneuse de leçons et à la tête de la FIFA depuis bien trop longtemps.

Son programme se résume principalement à ce qui suit:

Le Sheikh Salman n’est guère plus précis sur ses intentions que ne l’est Gianni Infantino. Il ne ressent probablement pas la nécessité de convaincre les fédérations nationales de son projet, de sa capacité à gérer la FIFA et surtout de la nécessité de donner à d’autres que des Européens le soin de pourvoir aux destinées du football mondial. Il est vrai que les sanctions infligées récemment à Sepp Blatter, Jérôme Valcke et Michel Platini plaident pour lui.

Il est en tout cas le favori pour l’élection du 26 février prochain.

“Tokyo” Sexwale

Le Sud-africain est un peu l’ovni de cette campagne. Ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela, devenu milliardaire, il semble beaucoup plus s’intéresser à la paix dans le monde et à la lutte contre le racisme qu’au football. En d’autres termes, ses desseins humanistes semblent difficilement tenir sur la longueur et la largeur d’un terrain de football.

Il a toutefois publié un manifeste de 14 pages, largement inspiré des propositions de Jérôme Champagne, dont les points clés sont les suivants:

Dans son manifeste, “Tokyo” Sexwalle parle des 205 fédérations membres de la FIFA, alors qu’elles sont en réalité 209. Il n’a pas créé de site web pour communiquer plus utilement sur son programme – plus que maigre en l’occurrence – et n’entretient aucun dialogue avec qui que ce soit à ce sujet.

En d’autres termes, il est candidat mais ne mène pas campagne. Il n’a aucune chance d’emporter l’adhésion.

Parmi ces 5 candidats, les programmes du Prince Ali et de Jérôme Champagne sont de très loin les plus structurés, les plus détaillés et les plus convaincants. Ils sont malheureusement portés par deux candidats dont les chances de victoire sont très minces.

“Tokyo” Sexwalle s’étant mis de lui-même hors course, si tant est qu’il ait vraiment commencé à courir, restent donc Gianni Infantino et le Sheikh Salman. Leurs programmes ne permettent pas de les départager eu égard à leur caractère trop général. L’élection du 26 février se limitera donc à choisir entre le président de la puissante Confédération Asiatique de Football et le secrétaire général de l’UEFA.

Outre le fait que les Européens pourraient perdre la main sur la FIFA, qu’ils ont, disons-le clairement, maltraitée ces dernières décennies, cette élection pourrait aussi être le début d’un glissement de la gouvernance du foot mondial vers le continent asiatique. Et ce ne serait stratégiquement et économiquement pas neutre.

Alors quinté gagnant dans l’ordre? 1) Sheikh Salman 2) Gianni Infantino 3) Prince Ali 4) Jérôme Champagne 5) Tokyo Sexwalle.

A eux de jouer.

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