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Sports et business

Et si Facebook mettait la main sur les droits du football européen ?

11 août 2017

L’intérêt de Facebook pour les droits TV du football est avéré depuis longtemps. Un match de la Liga, le très réputé championnat espagnol, est ainsi diffusé chaque semaine en direct et gratuitement sur Facebook. Comme le sont déjà, aux Etats-Unis, les matches de notre Ligue des Champions, du championnat américain (MLS) et du championnat mexicain. En d’autres termes, et pour être clair, Facebook s’attaque au marché du football. A un moment où ce dernier n’a jamais été aussi fragile. En particulier en Europe.

Car cet intérêt croissant de la société de Mark Zuckerberg pour le ballon rond intervient alors que, en France par exemple, la Ligue de Football Professionnel (LFP) et les diffuseurs sont en pleine réflexion. Il ressort d’une étude récente du CSA, diffusée le 3 juillet 2017, que le marché français des droits sportifs a été en croissance de 25% entre 2011 et 2016, pour atteindre 1,45 milliard d’euros. Mais qu’il a vu, en parallèle, surgir de nouveaux acteurs : la chaîne gratuite l’Equipe, la chaîne payante BeinSports et les chaines SFR Sport. Alors que le groupe TF1 et les chaînes publiques sont en recul constant sur le marché du football, la survie de Canal+, d’une part, et la pertinence du maintien de BeinSports sur le marché français, d’autre part, pourraient être remises en cause si SFR Sports venait à remporter le prochain appel d’offres de la LFP.

Un modèle économique entièrement différent

Or pendant que ces diffuseurs sont occupés à se fragiliser mutuellement, voire à s’entretuer, Facebook, lui, avance. Avec un modèle économique entièrement différent. Facebook, ce sont plus de 2 milliards d’utilisateurs par mois dans le monde, dont plus de 30 millions en France. C’est aussi, et avant tout, une entreprise qui a réalisé un chiffre d’affaires de 27,64 milliards de dollars en 2016, pour un bénéfice de 10,2 milliards. En réalité, Facebook est l’une plus formidables « machines à cash » du monde, qui s’appuie sur l’une des plus importantes communautés du monde : ses « amis ».

Certes, Mark Zuckerberg sait peu de choses sur le football. Mais ce qu’il sait est très suffisant. Il sait, d’abord, que les droits TV du football sont de plus en plus chers, qu’ils sont majoritairement achetés par des chaînes payantes et que, en conséquence, les compétitions sont regardées par un nombre décroissant de téléspectateurs. Il sait, donc, que le modèle économique actuel du football est moribond. Car les chaînes de TV ne sauraient continuer à acheter un produit de plus en plus cher, pour le revendre de moins en moins cher.

Il sait aussi que s’il devait acquérir les droits du football, il ferait exploser ses recettes publicitaires. Car viendraient s’adjoindre à ses clients actuels, utilisant Facebook pour faire leur promotion, tous ceux qui voudront continuer à accoler l’image de leur entreprise ou de leurs produits à une compétition de football majeure.

Il sait, enfin, qu’en diffusant du football, il augmente encore sa communauté, l’interaction de ses membres et la visibilité de ses annonceurs. Alors ne doutons pas que si le fondateur de Facebook parvient demain à racheter le club – emblématique – de Tottenham, ce ne sera qu’un premier pas vers d’autres acquisitions. Beaucoup plus massives.

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